Valse funèbre

Publié le par Matthieu C.

Cette semaine on a eu droit à une valse médiatique funèbre. Une valse à trois temps, bien sûr, avec des images de visages décharnés, fatigués, et des spectateurs heureux de contempler la souffrance.

 

Premier temps : Terri Schiavo, cette américaine plongée dans le coma depuis 15 ans, que son mari voulait débrancher, mais que ses parents voulaient laisser végéter. Un combat législatif et juridique minable, dans lequel Bush s’est une fois de plus ridiculisé, puisque les différentes cours ont refusé d’entendre les arguments des « laissez la vivre ». Bush est quand même un personnage étonnant : anti-avortement, parce que c’est un crime, partisan de laisser cette pauvre femme reliée à des appareils, il a été gouverneur de l’Etat qui a le plus condamné à mort des gens en pleine forme. Faudrait quand même savoir.

Si on écarte toutes les personnes non concernées par cette affaire, il s’agissait réellement d’un drame personnel : les parent de Terri Schiavo qui espéraient follement que leur fille allait se réveiller d’un côté, son mari de l’autre, qui s’était lassé d’une attente interminable et qui a maintenant une autre compagne de laquelle il a deux enfants.

Et que s’est-il passé ? Personne ne prenant ses responsabilités, on a laissé cette femme se dessécher comme une plante, en la privant de nourriture. Putain mais y’a pas un médecin pour faire une injection ? Il a fallu attendre 15 jours avant qu’elle meure de faim et de soif. Pour le coup, la mort a été véritablement une délivrance. On ne laisse pas les chiens crever de faim comme ça. Eux ont droit à une injection. Tierri Schiavo valait moins qu’un chien.

 

Second temps : le prince Rainier. Partant du principe selon lequel il vaut mieux être roi dans son village qu’esclave à Rome, il avait réussi à augmenter la surface de Monaco de20 %, grâce à l’argent sale notamment. Après de multiples rumeurs d’abdication en faveur de son fils ces 10 dernières années, il va enfin lâcher la rampe, laissant le pouvoir à ce pauvre Albert, qui n’arrive pas à avouer que le seul truc qui l’intéresse chez les femmes est leurs vêtements. Caroline va trimballer son boxeur à l’enterrement, tandis que Stéphanie se demande quel homme ira bien avec sa robe de deuil. Qu’on réserve une place si importante dans l’actualité à un homme qui n’est que le chef d’un bout de rocher qui fait le bonheur des trafiquants de drogue, alors qu’on ne parle pas des plus de 10millions d’enfants de moins de 5 ans qui meurent chaque année.

 

Troisième temps : le pape.Cet homme va mourir, et tout le monde le sait. Dimanche, les fidèles massés place Saint Pierre ont pu admirer son visage marqué par la souffrance, ils ont pu contempler cet homme incapable de parler, et pleurer devant ce spectacle pathétique d’un mourrant qui va jusqu’au bout. Il fallait quand même oser montrer un pape dans cette position. Et oser venir contempler cette souffrance. En 2000 ans, Rome n’a pas changé. On vient toujours admirer la mort des autres.

 

Matthieu

Publié dans critiquons

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V
Le pape est mort, vive le pape.
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D
V'est exactement ce que j'ai dit sur un autre site. outre les points sombres qui emaillent cette histoire d'euthanasie (bilan medical, probleme juridique, et surement divers traffic d'influence qui se reveleront dans les prochaines semaines), on aurait jamais laisser un bebe phoque crever la gueule ouverte de la sorte!<br /> Choisis ton camps camarade!<br /> Dr Devo
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