La solitude (troisième partie)
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La seconde partie est ici
Lily, c’était tellement un bon coup, que je voulais l’emmener. Où, je sais pas. On aurait toujours trouvé une piaule et des bouteilles, c’était pas ça le problème. Non, le truc c’est que depuis qu’elle était sortie du tapin, Lily c’était une femme bien, pas une pour un vieil ivrogne comme moi. Et ça m’aurait fait crevé qu’elle retourne sucer des bites pour 5 dollars à cause de moi et de mes foutues bouteilles. Elle a eu raison, elle a préféré rester avec son nègre, à s’faire baiser une fois la semaine par un type plutôt clean. Et quand je suis parti du motel de Lily, je lui ai laissé un petit poème. Je sais pas ce qu’elle en a fait.
J’espère qu’elle l’a jetée, et qu’elle se souvient plus d’un vieil alcoolo qui l’a baisée dans une chambre de motel, du côté de Saint Louis. Parce qu’il n’y a rien à regretter maintenant que je suis dans un hôtel de Détroit avec des putains de cafards qui me courent dessus la nuit, un caisse de bouteilles presque vide près du lit, et une pauvre vieille pute qui a plus ses dents mais qui pompe encore bien à côté de moi…
Lily
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles de Saint Louis
Elle croyait que c’était la vie Lily
Vider les poubelles du motel Lily
Mais un jour une vieille femme blanche
Lui dit « t’as un sacré coup de hanches
De quoi faire vibrer bien des manches »
Alors elle a tapiné Lily
Des milliers d’hommes dans son lit Lily
Puis un beau jour elle s’est maquée
Avec un nègre un peu cinglé
Gardien d’un motel de Saint Louis
Elle a cessé de tapiner Lily
Elle avait plus b’ soin pour manger Lily
Avec son boulot d’ femme de chambre
Et puis son mec avec son membre
Qui ram’ nait sa paie les samedi
Malgré tout c’temps à s’faire baiser Lily
Elle avait le con très serré Lily
C’était le con le plus étroit
De tout l’Etat de l’Illinois
Et de tout’ la ville de Saint Louis
Elle trouvait que c’était dommage Lily
Ce con qui n’ recevait qu’un seul hommage Lily
Celui de son homme un peu fou
Avec juste sa paie à deux sous
De gardien d’hôtel à Saint Louis
Elle a essayé un client Lily
Bien sûr un client du motel Lily
Bien sûr elle avait engraissé
C’était maint’nant une grosse bronzée
Mais toujours le con très serré
Bien sûr ce client c’était moi, Lily
Elle m’a fait jouir par trois fois, Lily
Avec ses cent vingt-trois kilos
Mais moi j’étais pas un nabot
Et ell’ avait l’ con si étroit
J’aurais bien voulu l’emmener Lily
Mais elle elle voulait pas quitter, Lily
Son nègre muet comme un requin
Qui l’avait sorti du tapin
Pour un p’tit motel de Saint Louis
Puis moi j’avais pas un radis Lily
Puis moi j’avais le foie détruit Lily
J’aurais pas eu de quoi lui offrir
Un tout petit truc pour couvrir
Son tout petit con si étroit
On la trouvait plutôt jolie, Lily
Elle arrivait des Somalies Lily
Dans un bateau plein d'émigrés
Qui venaient tous de leur plein gré
Vider les poubelles de Saint Louis