Le prix de merde
Bon alors aujourd’hui, je vous propose, comme l’année dernière et comme tout le monde, de décerner un prix littéraire par sondage. Alors pour les nominés, j’ai choisi 4 livres. Si vous voulez en rajouter, pas de problème, laissez le titre et le nom de l’auteur et une courte description dans les commentaires. La seule condition est qu’il s’agisse d’un livre de poche (ou pocket, enfin, format poche).
Ah oui, et pour qu’on cadre ce prix et qu’on le baptise, l’année dernière il s’agissait du prix de merde, cette année, j’ai décidé de lui donner un parrain célèbre : le prix Bernard Werber.
Ce prix récompensera un livre de poche écrit d’un style lourd, peuplé de personnages aussi peu attachants qu’improbables, un livre se croyant intellectuel alors qu’il n’est qu’un ramassis plus ou moins conséquent de conneries en tous genres.
Donc, je vous décris les quatre livres que j’ai déjà sélectionné, vous pouvez en ajouter d’autres via les commentaires, et demain, je mets en place un sondage pour choisir entre tous les candidats proposés, afin qu’on puisse attribuer ce premier prix Bernard Werber, qui sera décerné sur ce blog mardi.
1- DA VINCI CODE, Dan Brown (Pocket, 745 pages). L’auteur prend la peine, dès la première page, de préciser que « toutes les descriptions de monuments, d’œuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées ». Manque de bol, la première connerie ne se cache pas très loin. Ce livre truffé d’invraisemblances (dont des savants bardés de diplômes qui s’interroges pendant 4 pages sur la signification d’une écriture secrète, alors qu’il s’agit simplement d’un truc qu’il faut lire dans un miroir pour comprendre), mal écrit avec des personnages dont on se contrefout totalement (ils sont tellement insipides qu’ils pourraient se faire arracher une jambe pendant qu’un crocodile leur mange un bras et qu’une folle de cul leur broie les couilles dans un étau, on s’en foutrait aussi). Un livre présenté comme une œuvre géniale, qui est à la littérature ce que le cassoulet en boîte est à Castelnaudary.
2- UN VRAI CRIME POUR LIVRE D’ENFANT, Chloe Hooper (Points, 292 pages). Alors là, je me souviens même pas pourquoi j’ai acheté ce livre. Oui, parce que c’est moi qui l’ai acheté, je n’ai même pas l’excuse de dire qu’on me l’a offert. L’histoire : une fille instit s’envoie en l’air avec le père d’un de ses élèves. Bon, dit comme ça, à la limite, ça passe, mais dilué et redilué sur 292 pages, ça devient aussi insipide qu’un plat de navet cuits à la vapeur. Je sais même pas quoi rajouter, sauf que ce livre est à la littérature ce que l’homéopathie est à la médecine : une dilution inefficace.
3- HOTEL PASTIS, Peter Mayle (Points, 402 pages). Un anglais vient en Provence et tombe amoureux d’une provençale pendant que des bras cassés préparent un coup dans le même village du Lubéron. Alors dire que ce roman est bourré de clichés, ce serait un euphémisme. Ce type, je suis sûr que le jour où il a vu la trilogie de Pagnol avec Raimu, il a trouvé que tous ces gens faisaient trop parisiens. Dans ce livre, tous les gens sont nonchalants et boivent du pastis, gentiment fainéants. Le soleil brille de la première à la dernière page, un truc gentillet, qui est à la littérature ce que Lorie est à la chanson à texte.
4- LE CADEAU, David Flusfeder (Points, 392 pages). Un couple a deux jumelles (des filles, pas des trucs pour mieux voir ce qui est loin). Les meilleurs amis de ce couple, un couple gay, leur offrent de somptueux cadeaux. Phillip, le narrateur, est humilié et décide de se venger en offrant des trucs encore plus beaux, ou plus personnels, enfin, mieux quoi. Une idée de base vraiment drôle qui tourne au n’importe quoi tant l’auteur dilue, tourne et retourne la même situation qui n’a plus rien à donner, plus de piquant. Un livre drôle au début, chiant au milieu, exaspérant à la fin, qui est à la littérature ce que la chicoré est à l’espresso.